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mardi 18 mars 2008

Tant que j'y suis


Cerisiers en fleurs, Couleur anis sur taches couleur bleu délavé... Genre, vendredi, c'est le Printemppppps! Je ne serai pas là pour vous le souhaiter de vive voix (Oh! Vous, improbables âmes de passage... J'ai de plus en plus l'impression de monologuer à perpet', ici. En même temps, deux personnes maxi en ont l'adresse. Pas plus mal, en fait.)


donc:


JOYEUX PRINTEMPS


mes fellow petits poteaux imaginaires!!!


Perso, il suffit qu'une micro parcelle de ciel plus ou moins bleu se dégage... ET PAF (c'est l'embardée) j'peux pas m'empêcher de batifoler dans tous les sens, chantonner stupidement des vieux trucs des années 50-60 ("Shalalala", "dadidou", "whababahhh", etc, etc...), entamer des pas d'allégresse, traîner des plombes vers l'arrêt de bus en souriant bêtement, m'offrir un détours par la boulangerie (Brioches-pépites de chocolats, ma dévotion est votre.)... Parce qu'après tout, je vis peut-être mes derniers jours (oui, je suis profondément optimiste quant aux voyages en avion.), alors autant m'exploser la panse avant d'exploser intégralement! Ahaha, Poésie, poésie...


BREF: Bref.


A la r'voyure!
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lundi 17 mars 2008

St Patrick's Day



Gloire à toi, fière et verdoyante Erin!



Pour fêter l'évènement (qui est aussi un tout petit peu le mien, puisque Patricia fait partie de mes prénoms... Patrick, Patricia... Comment ça, "légèrement tiré par les cheveux" ?): orgie de cookies et de jus d'orange. On ne se refuse rien, dites-moi...


Par contre, concernant le bouquin irlandais à lire pour aujourd'hui (sur une idée du club des théières), je crains que ce ne soit mort, enterré, mais en voie de résurrection (on remarquera avec admiration l'habile parallèle avec la Pâques à venir...)! Non par cause de fénéantise (ça aurait pu, mais nan.), que du contraire. A J-4 du départ pour l'Equateur, je suis criblée de boulot pour le goulag. Un TFE bien costaud en anglais ("the American Roaring twenties") avec pour accompagnement celui sur le Yoga pour gym... Le tout assaisoné de deux charmants tests de période (physique et chimie, les matières que notre Seigneur inventa un jour d'égarement et qu'Il doit depuis regretter amèrement, j'en suis persuadée.), avec, cerise sur le gateau: "primitives et intégrales", le cata mathématique qui manquait à mon accomplissment spirituel. Yepeh.


Donc, pour ce qui est du poteau Oscar et son meurtre aux 12 chandelles, j'en suis à la page 104, sur 385. Re-yepeh!

Par contre, je pense bien qu'il remportera l'insigne honneur de m'accompagner dans mon périple sud-américain.


Le voyage et ses préparatifs, additonné donc à tous le travail scolaire à boucler, m'empêcheront de revenir ici avec des plombes. Genre 3 semaines.


RDV le 7 avril, si mon avion n'a pas rejoint trop viollement le plancher des vaches. Et surtout: si ma tête ne s'est pas faite outrageusement réduire par une foule de villagois amazoniens peu joviaux. Inutile de le dire: le risque est faible.


Quoi que?




Quoi qu'il en soit, hypra tchüss und knuffels à tous, et Hasta Luego!
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Quand on parle d'avion qui se crashe... Yeats et "An Irish Airman Foresees his Death"
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"I know that I shall meet my fate
Somewhere among the clouds above;
Those that I fight I do not hate,
Those that I guard I do not love;
My country is Kiltartan Cross,
My countrymen Kiltartan's poor,
No likely end could bring them loss
Or leave them happier than before.
Nor law, nor duty bade me fight,
Nor public men, nor cheering crowds,
A lonely impulse of delight
Drove to this tumult in the clouds;
I balanced all, brought all to mind,
The years to come seemed waste of breath,
A waste of breath the years behind
In balance with this life, this death."

...

(cliquotte-moi)

vendredi 14 mars 2008

100 jours



100 jours,


approximativement, avant la déblacle totale. Sortie du goulag.



Se prendre pour une majorette, déguisée en Fifi Brindacier, en faisant virvolter le baton de Bacchus. Limbo, ensuite. Virginie en mama(dou) noire.


Entamer (et terminer) une partie d' "un, deux trois, soleil!" dans la cour... à plus de 60. Se tenir par la taille, les épaules, le bras, jeter une jambe puis l'autre en l'air, genre polka. Hurler "Life is life!", wiggler les hips (Oui, l'euphorie dévelloppe mon bilinguisme.) sur les chorégraphies particulièrement complexes de "YMCA" et "Macarena" (d'ailleurs, après des années d'échec sur la dernière, enfin, j'ai triomphé! Les miracles arrivent, reste à savoir à qui dédier l'ex-voto.). Avoir cours de geo en déguisement. Jouer au "tabou" en néerlandais ("Donc, als de bomen rood en geel zijn is het... ? Gniii! 't is en TIIJJJD van de jaaaaaar! Nee, niet "printemps"! GEEL EN ROOD, de bomen, GEEL en... JA! Automne! Maar LENTE in het nederlands!" Un langage raffiné et délicat.). Fou rire dans le bus (le peuple est décidemment peu habitué à se trouver face à, simultanément: une fée travestie, deux fées folkloriques, une mama noire obèse et une Fifi.).


Quick express, Tango au Point de Vue; bref un régime équilibré à périr en ce jour glorieux.


Re-bus, re-quasi morts par étouffements. La couleur de ma perruque (orange flash) attire les regards, qui ensuite ne se décrochent plus de Virginie-Mamadou. Collège, matchs de mini-foot: Diane et ses deux cinglées de fans hurlant dès que l'extrémité de son orteil gauche effleure le ballon.




Revenir sur les rotules.






Garder tout l'attirail du personnage Brindacier et entamer une partie de Black Jack avec les cousins (respectivement 12 et 10 piges au compteur), assis en tailleur dans la cour des grands parents. En fond sonore: oiseaux de fin d'journée. Ciel bleu moutonné, cerisier en fleurs, soupe tomate maison. "Sophie, tu suis? Je relance d'une carte. 20. Chiotte... J'me couche. 21! Saligote, elle fauche le grot lot!" ... "Philippe, si tu te roules encore dans la craie, je te la fais manger! Comment ça, Sophie t'a obligé? Mais, malheureux, on n'est JAMAIS obligé! Lis Sartre et Sophie n'aura plus aucune emprise sur toi, faible créature... Maintenant joue, ou j'te colle un gage."




Comment ça, plus jamais?



...

"Absent friends, here's to them,

And happy days, we thought that they would never end,

But they always end.

Raise your glasses then

To Absent friends!"
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dimanche 9 mars 2008

8 mars 2008: Marche des jeunes à Banneux "Come and let us drink"



C'est sur fond de Keane, Sondre Lerche et the Divine Comedy que notre joyeuse troupe débarque en terre sainte: Le pater conducteur, la soeurette en chef, Virginie réquisitionnée pour l'occasion et, bien sur (quoi-que): moi.


Première étape de la journée: la source où la Vierge Marie, sainte de son état, serait apparue 75 ans plus tôt à la petite Mariette. Non contents d'y plonger nos mains comme nous en adjoint l'inscription gravée dans la pierre, c'est aussi la tête de Virginie qui y passe. Enfin, à peu près. Disons que son cuir chevelu à reçu la douche bénie. Attention, de manière totalement justifiée: cette petite païenne n'est en effet pas baptisée! En tant que bonne chrétienne, je me devais de la convertir au plus vite, ce qui explique ce baptème express. Une fois Virginie purifiée par l'eau sacrée et donc sauvée du futur peu réjouissant des limbes, nous faisons route vers l'Eglise centrale. Blabla d'entrée, chants nécessitant un haut niveau de coordination physique ("Ouvrez vos maiiins, tendez vos mains, prenez vos maiiins, CHANTEZZZ!") et hop! Direction les bois, les vertes praires et quelques stands de réflexion.

Le numero 1: un rasta et un rappeur fumant de prétendus joints, buvant, se piquant et incitant les spectateurs à la débauche. (On appréciera l'ouverture d'esprit des organisateurs qui, notons-le, nous servirons plus tard dans la journée un atelier sur le danger des préjugés et des apparences. Cohérence, quand tu nous tiens.) Bref.


Tout au long de la promenade, il est demandé aux jeunes de noter par stand leurs impressions. Ce qui devient vite entre Cécile, Virginie et moi, un concours de la plus belle sentence:

"J'aide mon prochain car j'AIME mon prochain"

"Le coeur c'est ma raison! "

"Préjugés je vous hais!"

"Vêtement, vêtement, tu nous mens!"


ou encore:

"Le plaisir vaut de l'or, sois donc sans remord"


C'est certainement (mais rien n'est moins sur) suite à cette dernière phrase que nos esprits ordinairement purs ont dévié vers la perversion extrème. Sade, sors de ces corps!

Après un poème grivois en alexandrins que le bon goût (et ma réputation) m'empêche de recopier ici, a suivi un jeu du même tonneau("Allez, on cherche tous les mots en -s qui on rapport avec le thème! ... Saligotte! Soupière!"), momentanément interrompu par l'arrivée d'une... bonne-Soeur.


En dehors de ça, la journée s'est écoulée assez joyeusement. Bottes à fleurs (une tradition, un must, je me le devais.), soupe au potirons, deux nymphomanes pourchassant le photographe officiel de Banneux (oui, Cécile et Virginie, c'est bien de vous dont il est question), plan de réinsertion des chômeurs luxembourgeois (trouvez l'intrus...), coucher de soleil et constellations ( "Là, c'est la grand ours. Tu vois les étoiles, là-bas? Tu reportes la distance 7 fois, pour tomber sur l'étoile polaire. Elle fait parti de la petite ours. Mais nnnaaan, là c'est Cassiopée, un W. Toi tu cherches une grosse casserole!")


J'oubliais le spectacle qui nous a été offert après la marche. Assez impressionant. Concrètement, j'en tire l'enseignement suivant: La drogue, c'est mal. Boire, c'est mal. Le sexe, c'est mal. Mais si je vais mal, un prêtre débarquera et sauvera mon âme pêcheresse, Dieu me bénissant à travers lui. Halleluja! (Au secours.)


Le tout s'est conclu par le concert des "Young Hopes". Au programme: reprise des Mama's and the Papa's, Katrina and the Waves ("Walking on Sunshineeeee, babyyy!"), Jesus Christ Superstar, Gospel ("Oh, Happy dayyy"). Plus de voix après ces envolées lyriques (Katrina and the Waves, surtout, nous a tuées. Crier Whohooo à répétition, ça use.)


Retour calme. "Regeneration" de TDC dans le lecteur CD comme pour tout retour de nuit, ("Timestreched", l'hymne intergalactique de la somnolence automobile), coups de klaxon, feu d'artifices derrière les collines,...


Amen, comme dirait l'autre.



P.S. Je viens de me rendre compte: j'ai pomé mon carnet de notes de la marche. A supposer que je l'aie perdu dans la salle de concert, et qu'une malheureuse âme pieuse tombe sur ma prose et mon poème... Mon âme est définitivement perdue...
Je rêve ou j'avais écrit mon nom sur la couverture???
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Isaure de Saint-Pierre/ "Bosie and Wilde"



Note: 6.5/10


4e de couverture


"On a dit beaucoup de mal de lord Alfred Douglas, Bosie pour ses amis. Le scandaleux amant de l'écrivain Oscar Wilde qu'il avait connu à Oxford fut en effet malmené par l'opinion et bien peu de livres lui rendent aujourd'hui justice. Il ne fut pas l'enfant gâté, frivole et cruel que l'on a dit. Il demeura au contraire à Londres pour pouvoir secourir son ami en dépit des risques encourus, et il était là à la sortie de prison de Wilde, qu'il accompagna à Naples et qu'il seconda dans l'écriture de la très émouvante Ballade de la geôle de Reading. Après la mort de Wilde, désespéré, lord Douglas, par l'effet d'un masochisme inconscient, calqua sa destinée sur celle de l'écrivain : procès, condamnation, séparation d'avec sa femme, la poétesse Olive, privation de ses droits paternels, prison. Comme Wilde, il fut pourtant un grand poète. Méconnu, ruiné, traînant toute sa vie le poids de prétendues fautes qu'il n'avait pas commises, Alfred Douglas paya aussi cher qu'Oscar Wilde la malédiction attachée alors aux homosexuels anglais. À travers l'évocation de ces deux destins parallèles et malheureux, Isaure de Saint-Pierre dépeint avec brio une certaine société anglaise alors scandaleuse, celle des artistes, des «copailles» fréquentant les fumeries d'opium, celle aussi des écrivains, des journalistes et des auteurs de théâtre. Et la vie brisée de lord Douglas fait tragiquement écho à celle d'Oscar Wilde dont elle est pour la postérité indissociable."





Mon avis
(parce que ça sonne tout de même moins sévère que "critique")


Bon, je suppose que c'est le moment de me jeter à l'eau. Ca va être un massacre, mais les commencements sont rarement un chef-d'oeuvre.



Quand je suis tombée sur ce livre, à la bibliothèque, bien en évidence sur l'étale des nouveautés, j'ai surtout tiqué sur le nom de "Wilde": Je venais tout juste de dévorer un recueil de quatres de ses comédies (L'éventail de lady Windermere ; Une femme sans importance ; Un mari idéal ; L'importance d'être constant).


Conclusion, j'ai survolé le quatrième de couverture, feuilleté les premiers chapitres, avant de glisser le livre dans ma pile de bouquins de T.F.E. (Travail de Fin d'Etude, le genre de torture chinoise que le système scolaire nous impose à nous, malheureux étudiants.).

La lecture a été assez rapide et je dois avouer que j'ai plutôt bien été mordue; tout en ayant un certain malaise par rapport au récit: d'un côté, le livre est présenté comme une sorte de de biographie, mais le style est avant tout celui d'un roman. Plusieures fois je me suis posé la question de la limite entre vérité historique et divagation romanesque de l'auteur. Parce que ce Bosie, bien sur, on a envie de l'aimer, de plaindre ce pauvre gars (quoi que certaines étapes de son parcours soient tout sauf reluisantes, pour ne citer que sa phase nazi ou misogyne...) laissé mourrant sur un lît d'hôpital après un bref séjour en prison. Lit d'Hôpital d'où Bosie se remémore par flashs-back les différents épisodes de sa relation avec Wilde, tout en rédigeant le poême "In excelsis" (réponse à la lettre "De Profondis" qu'Oscar rédigea en prison et dans lequelle il dresse une liste de reproches envers Bosie. Il faut savoir que c'est suite à un procès intenté par le père de celui-ci que Wilde fut incarcéré pour homosexualité.) . Mais le parti pris de l'auteur pour lord Douglas est tellement flagrant (quitte à pousser Wilde au placard de temps en temps) et les références concrètes aux sources historiques si rares, qu'il est sage de prendre "Bosie and Wilde" avec des pincettes.
Sa forme m'a en fait rappelée celle du film "Becoming Jane": passages de l'oeuvre de l'auteur se fondant avec son existence, histoire d'amour plus que romancée, ...
A la différence prêt que "Becoming Jane" est lui sans prétention aucune, tandis que "Bosie and Wilde" m'a donné l'impression d'une manipulation pas très claire de l'auteur, tentant par tous les moyens (y compris quelques arrangements plus que limites avec la Vérité) de me joindre à sa cause pro-Bosie. Une bonne intention, à la base ( la réhabilitation d'un personnage un peu trop facilement accusé de tous les tors possibles et imaginables) mais fort maladroitement servie ici.
Dommage.


Voilà, le "oups" de ce livre . Par contre, s'il m'a donné une envie, c'est tout d'abord d'en savoir plus à propos de lord Douglas et de ses poèmes (dont quelques-uns sont présents dans le livre), et puis surtout de continuer mon approche de l'oeuvre de Wilde. Isaure de Saint-Pierre a en effet glissé tout au long du récit des citations d'Oscar, voire des dialogues entiers issus de ses pièces, partant du principe que ce dernier s'est fortement inspiré de ses conversations avec Bosie pour rédiger certaines parties de son oeuvre. J'ai retrouvé avec plaisir plusieurs extraits des comédies que j'avais lues précédemment et été titillée par les références, entre-autres, au "Portrait de Dorian Gray".



Je vais donc tenter d'en repêcher, où qu'il soit, l'exemplaire que j' avais acheté il y a de ça des lustres, et m'y plonger aussi vite que possible!



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"... I fell a-weeping, and I cried, 'Sweet youth,
Tell me why, sad and sighing, thou dost rove
These pleasent realms? I pray thee speak me sooth
What is thy name?' He said, 'My name is Love.'
Then straight the first did turn himself to me
And cried, 'He lieth, for his name is Shame,
But I am Love, and I was wont to be
Alone in this fair garden, till he came
Unasked by night; I am true Love, I fill
The hearts of boy and girl with mutual flame.'
Then sighing, said the other, 'Have thy will,
I am the love that dare not speak its name.' "

"Two loves" (extrait), Lord Alfred Douglas , 1894.

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Liens

Bosie sur Wikipedia

Quelques uns de ses poèmes


mardi 4 mars 2008

A l'aimable assemblée: un "Hep!" jovial.

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Avant d'entamer vraiment ce blog, je suppose que le minimum syndical d'intro est nécessaire.
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Donc, premièrement, Bonjour!

Qui que vous soyez.


Je ne me fais pas d'illusions, le plafond des visites risque de frôler le nul. Tant pis. J'ai juste besoin d'un endroit où dégoiser en paix et caser mes fiches lectures, histoire de garder une trace des bouquins qui me passent entre les mains. A un rythme d'environ 1 par semaine. La plupart du temps, vers 16h20, à la fin des cours, je galope à travers les rues ( quitte à imposer à mes guiboles un rythme franchement inhumain et proche de l'esclavagisme) pour attraper le premier bus. Je débarque à la maison, envois ballader sac de cours et clefs, fais une brève incursion dans le salon pour saluer fissa les pauvres âmes qui y trainent (en bref, ma mère et ma soeur.). Après ça, je fonce dans la cuisine.



Je tiens d'abord à préciser que je n'ai pas vraiment de chambre à moi. Juste un truc assez compact où sont imbriqués (avec brio, il faut le reconnaitre) un lit deux étages, quelques armoires et une bibliothèque. Bibliothèque débordant de vieux magazines, d'encyclopédies et de livres pour enfants aussi vieux que moi et ma soeur (avec qui je partage la pièce, donc.).


Conséquence: mes livres à moi, pour la plupart, sont empilés sur ma table de nuit, deux petites étagères murales, ou triés avec amour dans une vieille valise. Les derniers arrivés ont moins de chance: des sachets dans les coins les moins exposés. Circuler dans le dit-lieu tient du parcours du combattant MAIS a l'avantage non-négligable d'à l'usure révèler chez vous des trésors d'agilité et d'équilibre. De plus, je suis quasi devenue nictalope, à force d'entrainer de nuit mes yeux à me guider du lit jusqu'à la porte sans me briser le cou.


Bref, tout ça pour dire que c'est Beirut. Alors, au retours d'une journée de goulag, c'est plus volontiers dans la cuisine que je prends mes quartiers. Cuisine, minuscule, elle aussi, ce qui a le mérite de rendre ces malheureux 4 m² déserts dans la majorité des cas. Je branche le petit chauffage et la bouilloire électrique. En attendant que l'eau soit à point, je prépare tasse, sachet de thé, cuillère et sucre. Rituel, quoi. En chantonnant quand le coeur y est. J'allume la vieille radio. Poste: Musique 3: la musique classique reste la seule que je puisse supporter en lisant. Et puis, elle fait une B.O. qui correspond parfaitement à mon genre de livres. Je suis plutôt limitée à ce niveau là. Autant le dire tout de suite: je ne suis pas une lectrice glorieuse, du genre à lire une floppée d'ouvrages de toutes sortes, par amour des mots, du langage, du style, mue avant tout par la curiosité littéraire, etc, etc... Enfin, si, bien sur, il y a un peu de ça, mais je dois aussi (surtout) avouer que la boulimie de lecture que j'ai développée depuis des lustres vient, avant tout, du confort qu'elle m'apporte. J'me blottis littéralement dans mes romans. Garden-party plus-British-tu-crèves, Angleterre victorienne, cottages dans la campagne bucolique, parties de chasse dans la lande, roaring twenties, ... C'est là que je me sens le mieux. La fourchette n'est pas hypra large. En gros, l'Angleterre entre le 18e et le début du 20e. Petite exception faite avec les Roaring Twenties américaines à la F.S. Fitzgerald.


Voilà. Ca, c'est moi. Je lis dans ma cuisine en regardant de temps en temps par la fenêtre. Il y a cette petite place devant chez moi, avec un terre-plein divisé en deux par la route, quelques arbres et le pont de chemin de fer, la coupole de l'Eglise en arrière-arrière plan. 17h, à cette époque de l'année, c'est le moment ou le soleil commence à glisser vers les toits des maisons de l'avenue. Je sirote mon thé, et je profite de l'acalmie.


Pour terminer ce "bref" topo scandaleusement egocentrique, je tiens à mettre garde: les commentaires de livres que je publierai ici n'ont, vraiment, aucune valeur. J'ai toujours eu un mal fou à exprimer pourquoi j'aime ceci ou celà; ou pourquoi je n'ai pas pu supporter telle ou telle chose. Ce qui sera ici risque d'être très maladroit, surement un peu ridicule. Je m'en excuse à l'avance. J'espère qu'à force, la qualité de ce joyeux foutoir s'améliorera, mais je ne peux rien promettre.


[Edit, 15/12/08 : Après un essai à l'art fort subtil de la critique de livre... J'avoue, j'ai abandonné. Honte sur moi.]




Eh bien, je crois que tout est dit.



Aussi bonne lecture que possible à vous, et merci d'avoir été là, aussi brièvement que ce soit...
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Isaure de Saint-Pierre/ "Bosie and Wilde"


"... Pour se donner une contenance, Lionel s'approcha de la bibliothèque mauresque aux volumes précieusement reliés. Les dorures luisaient doucement à la lueur des lampes que le majordome, toujours aussi silencieux et impénétrable qu'un sphinx, venait d'allumer.

-Sur un rayon de la bibliothèque, juste derrière vous, se trouve "La Divine Comedie", et je sais que, si je l'ouvre à un endroit précis, j'éprouverai une haine implacable pour un être qui ne m'a jamais causé le moindre tort.
La voix d'or de Wilde prit en effet des accents furieux.
-Ou alors, j'aimerai passionément quelqu'un qu'il ne me sera jamais donné de rencontrer.

Son ton s'adoucit en un murmure aimant, qui fit tressaillir Douglas. Il répondit sur le même ton:

-Je crois qu'il n'y a pas d'humeur ou de passion que l'Art ne puisse nous faire éprouver. Notre force est de pouvoir en choisir le jour et l'heure.

-Combien c'est vrai! s'exclama Wilde. Nous pouvons nous dire: demain, à l'aube, nous accompagnerons le grave Virgile parmi les ombres de la vallée des Morts.

-Je préfère, dit Lionel d'un ton presque boudeur car on ne s'occupait guère de lui, profiter de cette belle soirée d'été que de penser à la vallée des Morts. Admirez donc cette myriade de pâquerettes piquées dans l'herbe. Elles scintillent comme des astres. ...".
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lundi 3 mars 2008



"Happy the man, and happy he alone who in all honesty can call today his own;
He who has life and strength enough to say
'Yesterday’s dead & gone
- I want to live today' "
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"You want weapons ? We're in a library. Books ! The best weapon in the world !"

Doctor Who.