Note: 6.5/10
4e de couverture
"On a dit beaucoup de mal de lord Alfred Douglas, Bosie pour ses amis. Le scandaleux amant de l'écrivain Oscar Wilde qu'il avait connu à Oxford fut en effet malmené par l'opinion et bien peu de livres lui rendent aujourd'hui justice. Il ne fut pas l'enfant gâté, frivole et cruel que l'on a dit. Il demeura au contraire à Londres pour pouvoir secourir son ami en dépit des risques encourus, et il était là à la sortie de prison de Wilde, qu'il accompagna à Naples et qu'il seconda dans l'écriture de la très émouvante Ballade de la geôle de Reading. Après la mort de Wilde, désespéré, lord Douglas, par l'effet d'un masochisme inconscient, calqua sa destinée sur celle de l'écrivain : procès, condamnation, séparation d'avec sa femme, la poétesse Olive, privation de ses droits paternels, prison. Comme Wilde, il fut pourtant un grand poète. Méconnu, ruiné, traînant toute sa vie le poids de prétendues fautes qu'il n'avait pas commises, Alfred Douglas paya aussi cher qu'Oscar Wilde la malédiction attachée alors aux homosexuels anglais. À travers l'évocation de ces deux destins parallèles et malheureux, Isaure de Saint-Pierre dépeint avec brio une certaine société anglaise alors scandaleuse, celle des artistes, des «copailles» fréquentant les fumeries d'opium, celle aussi des écrivains, des journalistes et des auteurs de théâtre. Et la vie brisée de lord Douglas fait tragiquement écho à celle d'Oscar Wilde dont elle est pour la postérité indissociable."
Mon avis
(parce que ça sonne tout de même moins sévère que "critique")
Bon, je suppose que c'est le moment de me jeter à l'eau. Ca va être un massacre, mais les commencements sont rarement un chef-d'oeuvre.
Quand je suis tombée sur ce livre, à la bibliothèque, bien en évidence sur l'étale des nouveautés, j'ai surtout tiqué sur le nom de "Wilde": Je venais tout juste de dévorer un recueil de quatres de ses comédies (L'éventail de lady Windermere ; Une femme sans importance ; Un mari idéal ; L'importance d'être constant).
Conclusion, j'ai survolé le quatrième de couverture, feuilleté les premiers chapitres, avant de glisser le livre dans ma pile de bouquins de T.F.E. (Travail de Fin d'Etude, le genre de torture chinoise que le système scolaire nous impose à nous, malheureux étudiants.).
La lecture a été assez rapide et je dois avouer que j'ai plutôt bien été mordue; tout en ayant un certain malaise par rapport au récit: d'un côté, le livre est présenté comme une sorte de de biographie, mais le style est avant tout celui d'un roman. Plusieures fois je me suis posé la question de la limite entre vérité historique et divagation romanesque de l'auteur. Parce que ce Bosie, bien sur, on a envie de l'aimer, de plaindre ce pauvre gars (quoi que certaines étapes de son parcours soient tout sauf reluisantes, pour ne citer que sa phase nazi ou misogyne...) laissé mourrant sur un lît d'hôpital après un bref séjour en prison. Lit d'Hôpital d'où Bosie se remémore par flashs-back les différents épisodes de sa relation avec Wilde, tout en rédigeant le poême "In excelsis" (réponse à la lettre "De Profondis" qu'Oscar rédigea en prison et dans lequelle il dresse une liste de reproches envers Bosie. Il faut savoir que c'est suite à un procès intenté par le père de celui-ci que Wilde fut incarcéré pour homosexualité.) . Mais le parti pris de l'auteur pour lord Douglas est tellement flagrant (quitte à pousser Wilde au placard de temps en temps) et les références concrètes aux sources historiques si rares, qu'il est sage de prendre "Bosie and Wilde" avec des pincettes.
Sa forme m'a en fait rappelée celle du film "Becoming Jane": passages de l'oeuvre de l'auteur se fondant avec son existence, histoire d'amour plus que romancée, ...
A la différence prêt que "Becoming Jane" est lui sans prétention aucune, tandis que "Bosie and Wilde" m'a donné l'impression d'une manipulation pas très claire de l'auteur, tentant par tous les moyens (y compris quelques arrangements plus que limites avec la Vérité) de me joindre à sa cause pro-Bosie. Une bonne intention, à la base ( la réhabilitation d'un personnage un peu trop facilement accusé de tous les tors possibles et imaginables) mais fort maladroitement servie ici.
A la différence prêt que "Becoming Jane" est lui sans prétention aucune, tandis que "Bosie and Wilde" m'a donné l'impression d'une manipulation pas très claire de l'auteur, tentant par tous les moyens (y compris quelques arrangements plus que limites avec la Vérité) de me joindre à sa cause pro-Bosie. Une bonne intention, à la base ( la réhabilitation d'un personnage un peu trop facilement accusé de tous les tors possibles et imaginables) mais fort maladroitement servie ici.
Dommage.
Voilà, le "oups" de ce livre . Par contre, s'il m'a donné une envie, c'est tout d'abord d'en savoir plus à propos de lord Douglas et de ses poèmes (dont quelques-uns sont présents dans le livre), et puis surtout de continuer mon approche de l'oeuvre de Wilde. Isaure de Saint-Pierre a en effet glissé tout au long du récit des citations d'Oscar, voire des dialogues entiers issus de ses pièces, partant du principe que ce dernier s'est fortement inspiré de ses conversations avec Bosie pour rédiger certaines parties de son oeuvre. J'ai retrouvé avec plaisir plusieurs extraits des comédies que j'avais lues précédemment et été titillée par les références, entre-autres, au "Portrait de Dorian Gray".
Je vais donc tenter d'en repêcher, où qu'il soit, l'exemplaire que j' avais acheté il y a de ça des lustres, et m'y plonger aussi vite que possible!
....
"... I fell a-weeping, and I cried, 'Sweet youth,
Tell me why, sad and sighing, thou dost rove
These pleasent realms? I pray thee speak me sooth
What is thy name?' He said, 'My name is Love.'
Then straight the first did turn himself to me
And cried, 'He lieth, for his name is Shame,
But I am Love, and I was wont to be
Alone in this fair garden, till he came
Unasked by night; I am true Love, I fill
The hearts of boy and girl with mutual flame.'
Then sighing, said the other, 'Have thy will,
I am the love that dare not speak its name.' "
"Two loves" (extrait), Lord Alfred Douglas , 1894.
...
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