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"... Elle avait une raison supplémentaire de sentir la moutarde lui monter au nez: à savoir que, comme cela se produit immanquablement lorsque votre attention est concentrée sur un nom ou un sujet précis particulier, tout semblait brusquement conspirer à l'obliger à penser à Bagdad.
Un court entrefilet dans le quotidien du soir qu'elle acheta avant de prendre l'autobus pour rentrer chez elle disait que le Pr Pauncefoot Jones, le célèbre archéologue, venait d'entreprendre des fouilles sur l'emplacement de l'ancienne cité de Murik, à deux cents kilomètres de Bagdad. Un placard publicitaire indiquait les lignes maritimes jusqu'à Bassora (d'où on prenait un train à destination de Bagdad, de Mossoul, etc.). Sur le vieux journal qui garnissait le fond du tiroir où elle rangeait ses bas, quelques lignes à propos d'étudiants de Bagdad lui sautèrent aux yeux. Le film Le Voleur de Bagdad était à l'affiche du cinéma de son quartier et, dans la vitrine de la librairie à laquelle elle jetait un coup d'œil, une nouvelle biographie d'Haroun el Rashid, calife de Bagdad, était placé bien en vue.
Le monde entier, lui semblait-il, avait soudain conscience de l'existence de Bagdad. Quant à elle, jusqu'à cet après-midi, vers 2 heures moins un quart, elle n'avait jamais entendu parler de Bagdad et n'y avait jamais accordé la moindre pensée.
Elle n'avait guère de chances d'arriver jusque là-bas, mais ce n'était pas pour autant une raison de renoncer à son projet. Elle possédait des trésors d'imagination et envisageait l'existence avec optimisme - pour elle, quand vous vouliez faire quelque chose, il y avait toujours un moyen d'y parvenir. ..."
."... Elle avait une raison supplémentaire de sentir la moutarde lui monter au nez: à savoir que, comme cela se produit immanquablement lorsque votre attention est concentrée sur un nom ou un sujet précis particulier, tout semblait brusquement conspirer à l'obliger à penser à Bagdad.
Un court entrefilet dans le quotidien du soir qu'elle acheta avant de prendre l'autobus pour rentrer chez elle disait que le Pr Pauncefoot Jones, le célèbre archéologue, venait d'entreprendre des fouilles sur l'emplacement de l'ancienne cité de Murik, à deux cents kilomètres de Bagdad. Un placard publicitaire indiquait les lignes maritimes jusqu'à Bassora (d'où on prenait un train à destination de Bagdad, de Mossoul, etc.). Sur le vieux journal qui garnissait le fond du tiroir où elle rangeait ses bas, quelques lignes à propos d'étudiants de Bagdad lui sautèrent aux yeux. Le film Le Voleur de Bagdad était à l'affiche du cinéma de son quartier et, dans la vitrine de la librairie à laquelle elle jetait un coup d'œil, une nouvelle biographie d'Haroun el Rashid, calife de Bagdad, était placé bien en vue.
Le monde entier, lui semblait-il, avait soudain conscience de l'existence de Bagdad. Quant à elle, jusqu'à cet après-midi, vers 2 heures moins un quart, elle n'avait jamais entendu parler de Bagdad et n'y avait jamais accordé la moindre pensée.
Elle n'avait guère de chances d'arriver jusque là-bas, mais ce n'était pas pour autant une raison de renoncer à son projet. Elle possédait des trésors d'imagination et envisageait l'existence avec optimisme - pour elle, quand vous vouliez faire quelque chose, il y avait toujours un moyen d'y parvenir. ..."
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Rendez-vous à Bagdad- Agatha Christie
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